À 16 ans, je consommais beaucoup et j’ai eu des relations non protégées. Je suis tombée enceinte, mais n’avais aucune idée de l’âge du fœtus. Conséquemment à ma consommation, j’avais peur d’engendrer un monstre et ne voulais pas d’enfant. J’ai donc opté pour un avortement. Suite à cet avortement au CLSC au cours duquel il y a eu un déchirement de l’utérus, on m’a transféré à l’hôpital. On m’a d’abord laissé sur une civière dans un corridor passant pratiquement nue, ensuite on m’a placé dans une chambre avec des femmes qui devaient avorter pour des raisons médicales malgré leur désir d’avoir des enfants. J’étais donc le diable en personne d’avoir avorté « sans raison ». Par la suite, un groupe d’internes accompagnés d’un médecin sont venus à tour de rôle me palper l’utérus, car ce déchirement est rare. Tout cela, pour finalement, retrouver une partie du fœtus dans mon vagin de retour à la maison et devoir retourner me faire avorter une seconde fois.
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