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Nous ne sommes rien quand il y a de la douleur

Photo du rédacteur: Regroupement Naissances RespectéesRegroupement Naissances Respectées

En 1997, un généraliste m’a refusé l’implant contraceptif sous-cutané. Je suis tombée enceinte peu de temps après.

En 1998, j’ai accouché à l’hôpital et on a refusé que je me lève à cause du monitoring et que je boive ou mange à cause de l’épidurale, j’ai dû téter une débarbouillette humide, pendant 7 heures… J’ai manqué le repas du soir, je l’ai demandé plus tard, mais on me l’a refusé alors que je venais d’accoucher et n’avais rien avalé depuis la veille. Par contre, on a accepté de me donner un médicament pour l’estomac que j’ai demandé pour que je puisse passer la nuit.

En 2003, j’ai accepté que la sage-femme fasse un examen pendant mon accouchement, mais elle a rompu ma poche des eaux sans mon consentement, et cela m’a fait mal.

En 2004, le gynécologue m’a dit que je ne devrais pas allaiter mon enfant la nuit, que ça allait lui causer des caries.

En 2016, la médecin de famille a refusé de faire des tests hormonaux que le naturopathe réclamait, ou de me référer à un spécialiste puisque je soupçonnais une endométriose. Quand je lui parlais de mes dépressions reliées à mon cycle menstruel, de la douleur, sa réponse était d’augmenter les antidépresseurs alors que je n’en voulais plus. J’ai passé des mois à me gaver d’analgésiques pour tenir.

Je suis allée me faire soigner en France où j’ai subi une hystérectomie pour adenomyose. Et aujourd’hui, de retour au Canada, j’ai l’ordonnance pour aller voir un gynécologue et passer une échographie puisque les douleurs sont toujours présentes selon mon cycle menstruel, et les problèmes de douleur au dos et de côlon irritable, mais je n’irai pas parce que les médecins refusent d’entendre la douleur. Elle est minimisée.

Ma dernière visite à l’urgence, début 2019, l’urgentiste m’a dit qu’en Amérique du Nord on ne faisait pas d’examens comme en Europe et de me tourner vers la médecine alternative. Elle ne savait pas que je vivais au Québec déjà depuis plus de vingt ans et que je connaissais le système. Mais je consultais déjà en médecine alternative, et la naturopathe m’avait recommandé de faire des examens plus récents que ceux faits en France en 2017. Sans médecin de famille, les cliniques pleines et refusant les nouveaux patients, je n’avais guère le choix que de me présenter à l’urgence. J’ai quand même obtenu une visite chez le gastro-entérologue et un test des selles. Celui-ci n’avait rien à proposer à part des probiotiques et l’ordonnance pour le gynécologue et l’échographie. Mais que voulez-vous qu’une échographie pelvienne pour un mal de dos cyclique et des problèmes digestifs donne? Même s’il y a de l’endomètre ce n’est vraiment pas le meilleur examen pour le voir.

Nous ne sommes rien quand il y a de la douleur. Juste laissées à nous-mêmes et condamnées à l’auto-médication quand on ne nous oblige pas à prendre des antidépresseurs. Aujourd’hui je n’en prends plus, une médecin de famille m’a accompagnée en France pour faire un sevrage. Mais là-bas aussi j’ai eu du mal à me faire entendre et obtenir les examens nécessaires. On m’a refusé l’ablation des ovaires, je traine donc encore mon cycle menstruel et les douleurs qui vont avec, douleurs que les médecins ne veulent pas entendre.

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