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Mon conjoint m’a dit qu’elle avait utilisé une vingtaine d’aiguilles

C’est mon premier bébé, je ne sais pas ce que je fais, beaucoup de questions sont restées silencieuses parce que je sentais que je faisais perdre du temps à mon médecin lors de mes rendez-vous de suivi, par gêne aussi, je n’ai que 23 ans et peu d’expériences. Je me présente une première fois à la maternité à 4h du matin à 40.3 semaines, on a hâte de voir bébé et parce que je ne suis plus capable de dormir depuis 2 jours à cause des contractions, je suis épuisée, mais les contractions ne sont pas encore assez rapprochées pour m’admettre. On m’a fait attendre quelques heures sur une civière pour que finalement, une infirmière vienne faire un toucher du col, fasse un monitoring et me retourne chez moi puisque je n’ai que 3 cm d’ouverts. Plus tard dans la soirée, il est 17h et mes contractions sont assez rapprochées, alors je retourne à l’hôpital pour être enfin admise, ouverte à 4 cm à ma plus grande joie, jusqu’à ce que tout parte en vrille. J’essaie de garder le contrôle sur la douleur que me causent mes contractions. Je suis couchée dans mon lit depuis mon admission et sous monitoring constant. Je ne peux pas marcher, je ne peux pas prendre de bain, je ne peux pas faire de ballon, je ne peux pas changer de position pour m’aider à me soulager. Quelques minutes après mon admission, on me demande si je veux avoir l’épidurale parce que l’anesthésiste de garde a une intervention dans pas longtemps et que c’est ma seule chance si je la désire pour mon accouchement. Alors j’accepte. Je suis assise sur le lit [sur les talons], un oreiller sur les cuisses et le dos mou et l’anesthésiste essaie, essaie, essaie et essaie encore. Mais rien à faire, j’ai une légère scoliose, dont je n’étais pas au courant, qui l’empêche de me donner l’épidural. Elle a essayé pendant 1h15 de m’anesthésier. Mon conjoint m’a dit qu’elle avait utilisé une vingtaine d’aiguilles. À la fin, il en était vert. Aujourd’hui, ma fille a 11 mois et j’ai encore des douleurs au dos dû à son acharnement. Des douleurs qui risquent de ne jamais partir. Elle finit par installer une rachidienne, m’injecte un produit et s’en va. L’infirmière me fait le test du glaçon pour voir jusqu’où je suis gelée, mais je ne suis pas gelée du tout. Mon médecin vient finalement me voir et me propose de crever ma poche des eaux, sans me faire part des problèmes post-accouchement qui s’y engendrent, puisque je suis toujours bloqué à 5 cm. Elle veut faire avancer le travail de cette façon, qu’elle me dit. Et on m’injecte aussi l’ocytocine pour aider à faire avancer le travail également, sans me faire part que ça engendre de fausses contractions qui ne sont même pas efficaces sur le col. J’avais déjà de douloureuses contractions, mais celles provoquées par la rupture des membranes et l’ocytocine sont encore plus atroces que j’en perds connaissance quelques fractions de seconde à plusieurs reprises. Il était peut-être 23h ou minuit, j’en perdais le fils du temps. Mon médecin vient toujours faire un tour ici et là, voir où mon col en est rendu, mais il reste bloqué à 5 cm. Elle fait venir la gynécologue de garde qui vient elle aussi toucher à mon col. À ce moment-là, je n’ai plus de pause entre mes contractions parce qu’ils ont augmenté l’ocytocine. Je me souviens avoir essayé de pousser la gynécologue parce que la douleur lors des touchers du col me faisait atrocement mal, mais j’étais si faible que je l’ai à peine effleuré qu’on me dit en riant. La gynécologue fait mention à mon médecin d’une césarienne dans 1h si le travail n’a toujours pas bougé d’ici là parce que bébé commence à être fatigué. Je finis par dire à bout de force que je veux la césarienne tout de suite. On m’apporte un papier que je signe sans savoir ce que c’est et 30 minutes plus tard, je suis prête pour le bloc. Comme ni l’épidural ni la rachi n’ont fonctionné, j’aurai eu une anesthésie générale. Ma fille est née à 2h21 le vendredi 13 juillet 2018. Je me suis totalement réveillée 6h après l’intervention, mais on lui avait déjà fait boire des biberons de préparation de lait sans respecter mon désir d’allaiter, on n’a pas écouté mon conjoint. J’ai eu beau m’acharner et avec l’aide d’une marraine d’allaitement, je n’ai pas réussi. J’ai dû faire le deuil de mon accouchement et de mon allaitement. J’ai passé proche de la dépression post-accouchement. J’espère un prochain accouchement moins médicalisé et qu’on respecte mon corps et nos choix à moi et mon conjoint.

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