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Je vis avec la honte de ne pas avoir su dire non devant l’autorité médicale

Je me suis présentée à la clinique médicale où mon médecin qui traitait toute la famille avait son cabinet. Je souffrais d’une otite séreuse et je me présentais à la clinique sans rendez-vous. À mon arrivée, je constate que la porte du bureau de mon médecin est ouverte et que la secrétaire est présente. Je m’adresse donc à la secrétaire pour connaître sa disponibilité. Elle s’informe et le Dr accepte de me voir immédiatement. Ce n’était pas un rendez-vous planifié. Je lui ai fait part de mon otite. Il m’a dit qu’il devait me faire un examen gynécologique. Lorsque je lui mentionne que je n’ai jamais eu de relation sexuelle, il me dit que ce n’est pas grave, qu’il y a un petit trou où il peut insérer son doigt. Il m’ordonne d’enlever mes vêtements et de m’étendre sur la table d’examen. Ce que je fais, intimidée pas son autoritarisme. Le médecin a procédé à l’examen gynécologique qui fut très douloureux et où j’ai perdu ma virginité. Le reste de l’examen est flou, j’étais terrorisée. J’ai quitté la salle d’examen remplie de honte, j’ai avisé mes parents qui n’ont pas réagi devant ma plainte me faisant croire que c’était normal. Je vis avec cette agression depuis 30 ans, aujourd’hui j’affirme sans l’ombre d’un doute que j’ai été agressée sexuellement par un médecin en qui mes parents et moi avions confiance. Je vis avec la honte de ne pas avoir su dire non devant l’autorité médicale qui était devant moi. Je ne savais pas qu’on pouvait refuser. Je vis avec ces souvenirs qui ne me quittent jamais.

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