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Je n’en revenais juste pas, d’être là, les jambes écartées avec un spéculum

J’étais enceinte d’environ douze semaines quand j’ai rencontré le gynécologue qui avait hérité de mon dossier (je n’avais pas de médecin de famille à l’époque). J’avais des sentiments très ambigües par rapport à ma grossesse qui n’était pas du tout planifié, vacillant tantôt dans la joie, tantôt dans la peur. J’espérais pouvoir discuter de cet état avec la personne qui ferait mon suivi de grossesse. Ce gynécologue nous a accueilli moi et mon conjoint pour cette première rencontre. Il était très impressionné par le fait que mon conjoint était américain, et s’exprimait en anglais avec lui de manière enthousiaste, en lui parlant de ses périples aux États-Unis. Il m’a invité à me déshabiller et à m’installer sur la table d’examen gynécologique (sans m’avertir qu’il ferait un PAP test). Alors qu’il procédait à l’examen gynécologique, il a fait le PAP test (tsé, la petite brosse raide sur le col de l’utérus) tout en parlant, en anglais, de baseball à mon conjoint sans me dire ce qu’il faisait, me traitant comme un objet! Je n’en revenais juste pas, d’être là, les jambes écartées avec un spéculum devant un homme qui jase de baseball…. Je n’ai rien dit sur le coup, paralysée par la surprise d’être traitée de la sorte. Par la suite, je me suis sentie très en colère, humiliée, meurtrie. Je n’ai pas porté plainte parce que je pensais que ce malaise m’appartenait. J’ai déménagé POUR avoir accès à un suivi en maison de naissance avec les sages-femmes, avec qui le suivi fût absolument merveilleux, respectueux. J’ai réalisé seulement dernière que ce traitement avait été une violence.

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