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Photo du rédacteurRegroupement Naissances Respectées

De la violence psychologique et de la condescendance

Enceinte de 41 semaines + 6, je me suis rendue à l’hôpital seule pour un suivi afin de déterminer si je devais être provoquée. Mon col était dilaté à 2,5 cm et effacé à près de 80% depuis 3 semaines déjà, notre fils était dans la bonne position. Je me sentais encore très bien, en forme, je le sentais plein de vie dans mon ventre et juste pas encore tout à fait prêt à faire le saut, dans notre grande maison commune. J’ai été respectée tout au long de ma grossesse, suivie par une médecin omnipraticienne très ouverte à la possibilité de vivre un accouchement physiologique. J’avais lu l’entièreté du livre d’Isabelle Brabant, Pour une naissance heureuse, mon mari était très engagé dans la démarche (nous avions suivi la formation Bonapace de réduction de la douleur) et notre accompagnante a vraiment été super, autant avant que pendant et après l’accouchement. Toujours est-il que l’omnipraticienne que je rencontre ce jour-là à l’hôpital voulait que je reste sur place et que je sois provoquée, ce que j’ai refusé, en négociant avec elle de rappeler après le souper. Je ne voulais pas être provoquée, pas du tout, car j’avais la conviction profonde que je devais donner la chance à notre fils de venir au monde quand il serait prêt, que c’était à lui de décider du moment de sa venue au monde, d’autant plus que le niveau de danger était minimal. Lors de l’échange téléphonique au cours duquel j’ai dit que je dormirais à la maison et que je ne me rendrais pas à l’hôpital ce soir-là pour être induite, l’omnipraticienne m’a dit : « Madame, je ne peux rien garantir à ce point-ci. Vous mettez la vie de votre enfant en danger. Et je ne vois absolument pas ce que vous allez gagner à rester chez vous. ». De la violence psychologique et de la condescendance. Je lui ai rétorqué qu’elle ne faisait pas confiance au ressenti des femmes, qu’elle ne m’entendait pas et que pour ce que j’allais gagner, elle n’en savait strictement rien. Ce qu’elle a fait, c’est de mettre mon jugement en doute, mes sensations, mon intuition et d’instiller en moi ce doute. Une chance que j’aie tenu bon, car notre fils s’est pointé le bout du nez le samedi suivant à 11h27, à 42 semaines précises, avec très peu d’interventions médicalisées, soit une dose d’oxytocine, qui m’a fait entrer en travail intense. Par contre, au moment de la poussée, l’omnipraticienne de garde n’a pas voulu me laisser pousser de manière physiologique. Résultat : ça m’a pris près de 3 heures, mais j’ai réussi! Et aussi, j’étais prête à expulser le placenta (j’avais encore des contractions), mais l’infirmière m’a dit d’attendre le retour de l’omnipraticienne qui était partie à un autre accouchement (environ 1 heure). On ne m’a pas écoutée, quand j’étais prête. La prochaine fois que j’accoucherai, j’espère que ce sera en maison de naissance ou avec une sage-femme à l’hôpital.

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