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Cette infirmière était très condescendante avec moi

Les violences que j’ai subies se sont déroulées en 2017, dans le service de fertilité d’un hôpital de Québec. Ce sont des violences psychologiques plutôt que physiques, mais qui faisaient en sorte que chaque rendez-vous était terriblement stressant. J’ai toujours eu des cycles menstruels longs et irréguliers. Lorsque nous avons voulu concevoir notre premier enfant, j’ai tout de suite demandé une référence en fertilité à ma médecin de famille, étant donné mon historique et parce que, à ce moment, je n’avais pas eu de menstruations depuis 6 mois. À la base, j’étais réticente d’aller consulter, car j’ai souvent eu de mauvaises expériences avec les médecins, avant d’avoir cette médecin de famille qui m’a référé (par exemple, médecin qui n’écoute pas, qui prescrit des médicaments erronés ou non nécessaires, non-explication des procédures, etc.). De plus, je suis de nature curieuse et je travaille dans le domaine scientifique (mais pas dans le domaine médical). Je comprends la littérature scientifique, ce qui fait en sorte que je pose souvent des questions plus poussées, qui surprennent souvent les médecins. Je consulte donc un premier médecin en fertilité qui nous pose une série de questions, à mon conjoint et à moi, en plus de nous envoyer passer certains tests. Il voulait me faire un examen gynécologique à ce moment, mais j’ai refusé, je venais tout juste de le faire avec ma médecin de famille le mois précédent. Il a insisté à deux reprises pour faire cet examen et j’ai dû insister pour faire valoir mon refus. Ensuite, je dis au médecin : je suis presque sûre que j’ai le syndrome des ovaires polykystiques. (J’avais fait mes recherches, puisque mes symptômes correspondaient. J’avais déjà préparé une série de questions et m’était renseignée sur les procédures, afin de mieux me préparer à ce rendez-vous.) Le médecin me répond: « madame, c’est sûr que ce n’est pas ça que vous avez. » Au deuxième rendez-vous, c’est une interne et sa stagiaire qui nous ont rencontrés pour nous donner les résultats et nous expliquer la suite des procédures. Diagnostique: Syndrôme des ovaires polykystiques (!). Je pose les questions que j’avais notées. L’interne était très surprise de mes questions précises. Elle a donc utilisé des termes un peu plus complexes (que je comprenais très bien) pour m’expliquer ma maladie. Elle a cependant conclu par une métaphore très infantilisante pour réexpliquer ce qu’était ce syndrome… Parmi les tests que nous avions à faire, il y avait le spermogramme de mon chum. Malheureusement, le labo a fait une erreur et a échappé l’échantillon, ce qui fait en sorte qu’il manquait le tiers des résultats. Le reste était ok. L’interne n’a jamais voulu nous redonner une prescription pour le refaire. Ce n’est qu’à mon 2 ou 3 rendez-vous après ça que j’ai réussi à l’obtenir, mais j’ai dû beaucoup insister. Ensuite, après l’explication de ma maladie et des procédures, l’interne nous envoie dans le bureau de l’infirmière pour nous faire signer les formulaires de consentement. Surprise, on doit signer le formulaire pour l’insémination artificielle, alors que l’interne ne nous en a jamais parlé. On refuse de signer, parce qu’on n’a pas eu l’information, on ne sait pas pourquoi c’est nécessaire, surtout qu’il manquait une partie des résultats du spermogramme! L’infirmière insiste, nous dit que c’est « juste pour accélérer les procédures après » et on finit par le signer, même si je ne voulais pas commencer par l’insémination directe. Ensuite, la série de cycles médicamentés et les rendez-vous. À toutes les fois, la même procédure: échographie endovaginale avec la/le technicien/ne suivie de la rencontre avec une infirmière (toujours la même) pour me donner les résultats et indiquer la suite des choses. À ma première échographie, il a fallu que je questionne la technicienne pour savoir la procédure et ce qu’elle allait faire. En fait, personne ne m’avait dit au départ que ça allait être une échographie endovaginale, ils avaient tout le temps juste employé le mot « échographie ». Ce sont les rencontres avec l’infirmière par la suite qui ont été le plus pénibles et qui me causaient un grand stress. Cette infirmière était très condescendante avec moi. Tout le temps. Je lui ai même dit, poliment, à deux reprises (à deux rendez-vous différents) « pouvez-vous arrêter d’être condescendante avec moi s’il vous plait? », mais elle n’a jamais cessé et elle me parlait comme à un enfant. Plusieurs situations se sont produites: 1) Inf: « Vous avez un beau coco, on va pouvoir inséminer ». Moi « Un coco, je ne comprends pas? Vous voulez dire un follicule? » 2) Inf « Ok, on va procéder à l’insémination, on prend votre rendez-vous demain. » Moi : « Euh, quoi? J’ai indiqué sur mon formulaire et je vous ai dit la dernière fois que je ne voulais pas d’insémination tout de suite. » Inf: « Je ne sais pas moi, c’est le médecin qui décide. » 3) L’échographie ne montrait pas de gros follicules qui se développaient, j’étais loin d’être sur le point d’avoir ovulé et les signes de mon corps (glaire, température, col de l’utérus) me confirmaient la même chose. L’infirmière veut m’envoyer en insémination directe, elle me dit « ben vous avez ovulé. » Je dois premièrement lui rerépéter que je ne veux pas d’insémination. Ensuite je lui dis que je ne comprends pas pourquoi il faudrait une insémination maintenant, je n’ai pas ovulé. Je lui dis que l’échographie montrait seulement des petits follicules et je connais mes cycles et les signes de mon corps et que je SAIS que je n’ai pas encore ovulé. Elle téléphone au médecin devant moi « ah ben madame dit qu’elle n’a pas ovulé, que d’habitude elle SENT ses ovulations… » J’ai dû insister pour avoir une nouvelle échographie quelques jours plus tard. « Ah ben, si vous voulez, mais ça ne donnera pas grand-chose. » (L’écho 3 jours plus tard a montré que j’avais raison) 4) L’infirmière me remet une nouvelle prescription avec de nouveaux médicaments d’ajoutés. Je lui dis que je ne suis pas sûre de vouloir prendre ce médicament, que j’aimerais connaître les risques et les effets secondaires avant de le prendre. Elle soupire et téléphone encore au médecin devant moi: « ben là, madame refuse le traitement. » J’étais tellement fâchée! Je l’ai interrompue pour dire que je ne refusais pas, que j’avais des questions. Elle a fini par juste rayer le médicament en question de ma prescription. 5) Au rendez-vous suivant, j’avais encore de nouveaux médicaments d’ajoutés. Il a fallu que j’insiste à trois reprises avant qu’elle n’accepte de me faire rencontrer le médecin de garde pour répondre à mes questions. Enfin, tout au long du processus, chaque étape n’était jamais expliquée de façon claire. Tout était toujours flou et j’avais l’impression, à chaque rendez-vous, de me retrouver encore devant l’inconnu, peu importe à quel point je me préparais. Avant chaque rendez-vous, je me disais « bon, qu’est-ce qu’il va y avoir encore cette fois-ci? » Si je refusais certaines étapes ou procédures, je me faisais presque toujours répondre par un grand soupir. J’espère sincèrement de ne plus jamais avoir besoin de consulter en fertilité à cet endroit…

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