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Les groupes de soutien chez MAM

Le parcours des personnes qui vivent la période périnatale ou qui ont des suivis en gynécologie est souvent jonché de violences ordinaires, de droits bafoués, d’expériences difficiles, voire traumatiques. Comme organisme communautaire en péri, nous avons au fil des années reçu de nombreux témoignages en ce sens.


Nous tenons chez MAM une rencontre thématique retour sur nos accouchements ou les personnes présentes échangent autour des émotions ressenties lors de leur accouchement, leurs besoins, les gestes qui ont fait du bien et ceux qui ont blessé. Lors de la fermeture de ces cercles de parole, inévitablement, la majorité des personnes présentes admettent avoir vécu une forme de violence ou de discrimination dans leur parcours. Souvent, on finit avec les larmes aux yeux et l’indignation dans le cœur.


Lors de nos présences au moment de rencontres organisées par le RNR, nous partagions notre colère avec d’autres groupes. Clairement, nous prenions conscience que, loin d’être anecdotique, ces expériences étaient monnaie courante. Pour l’équipe de MAM, cette prise de conscience a été un puissant moteur d’action. Nous poursuivons notre engagement au RNR pour mettre en commun nos forces et nous nous formons autour des enjeux spécifiques aux violences obstétricales et gynécologiques avec elles.


À notre échelle, nous voulions également agir, mais les moyens financiers dont disposait MAM ne permettaient pas de développer de nouveaux projets. Après de nombreuses années de revendications, MAM a obtenu une majoration de son financement qui lui a permis de doubler l’équipe de travailleuses et de mettre en place des groupes de soutien.


Notre intention avec ces groupes est d’offrir aux participantes un espace sécuritaire pour leur permettre de déposer leur vécu, leur ressenti. Être entendue et accueillie par d’autres personnes qui ont un parcours à la fois différent et similaire peut faire partie d’un processus de guérison. Les groupes de soutien chez nous ne sont pas des groupes de thérapie. Les intervenantes périnatales qui facilitent ces espaces proposent aux participantes des relations égalitaires et favorisent l’expression des savoirs expérientiels. Elles sont en coanimation pour toutes les rencontres pour permettre une double lecture de l’énergie du groupe, à la fois présentes à chacune des participantes et à la magie de l’intelligence collective qui émerge. Ensemble, on peut passer de l’expérience personnelle à une prise de conscience de groupe, du JE au NOUS. Les histoires personnelles sont partagées dans les groupes et nous constatons la force de ce storytelling sur l’expérience des participantes.


Les participantes nous témoignent de leur appréciation :

C’est le plus grand espace à l’écoute et l’échange que j’ai vécu!
On est bien écoutée et on ne se sent pas seule dans cette dure épreuve
Les intervenantes laissent beaucoup de place aux participantes qui dirigent la discussion entre elles
Vraiment une belle écoute et environnement dans lequel on se sent confortable de partager
Écoute et bienveillance empathique de la part de toutes

Les besoins sont grands pour multiplier ces espaces de paroles, diversifier les occasions offertes aux personnes qui ont de difficiles vécus de les partager.


Par contre, ce n’est qu’une portion du travail à faire. Dans tous nos moments d’échange, les personnes présentent nous partageaient qu’elles auraient aimé connaître leurs droits et avoir du soutien pour les faire respecter. Nous nous devons de développer des outils simples et accessibles qui les présentent et en faire une large diffusion. Nous nous devons de tisser des liens avec les équipes de soins de nos territoires respectifs pour leur partager les effets de leurs gestes et de leurs paroles.


Les familles doivent pouvoir vivre un parcours en péri dans la dignité, selon leurs besoins. Nous avons tous notre part pour leur offrir davantage d’inclusion et de bienveillance.



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