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Lors de ma première rencontre avec mon nouveau médecin de famille, celui-ci était très sceptique des

Autour de l’âge de 16 ans (2008), lors de mon premier examen gynécologique, je souhaitais obtenir des informations sur les moyens de contraception à ma disposition. D’office, je pensais que la pilule contraceptive était le seul moyen efficace. Aucune information concernant les autres alternatives ne m’a été fournie par ma médecin. Lorsque j’ai posé des questions sur les effets potentiels sur mon corps et ma fertilité, la médecin n’a répondu que très vaguement et de manière sèche. J’ai donc compris que mes questions étaient indésirées et j’ai cessé. Quelques années plus tard, j’ai commencé à ressentir des douleurs intenses lors de mes rapports sexuels et de mes menstruations. Je suis retournée voir cette médecin à plusieurs reprises pour tenter de trouver la cause de ces douleurs. Lors de mon dernier rendez-vous avec elle, j’étais désespérée puisque rien ne fonctionnait, ce que je lui ai mentionné. Elle m’a répondu très sèchement qu’elle ne savait pas quoi faire et que je devais quitter son bureau. Je suis sortie bouleversée et en pleurs. Je ne suis plus jamais retournée voir cette médecin. Je me suis donc tournée vers un autre médecin qui travaillait dans une clinique spécialisée. La gynécologue de ma mère était en sabbatique alors j’ai été référée à un autre médecin, un homme assez vieux, probablement en fin de carrière. Lors de l’examen gynécologique, il m’a indiqué qu’il ne voyait rien d’anormal, et que c’était probablement un problème psychologique, dans ma tête. Encore une fois, je suis sortie en pleurs et encore plus désespérée. Je me suis longuement remise en question, puisque mes douleurs étaient réelles. Je me suis donc tournée vers une clinique privée où mon ancien médecin de famille travaillait désormais, puisque je lui faisais confiance. Autour de l’âge de 22 ans (2014), j’ai remarqué que j’avais une bosse sur un sein. Sur recommandation de ce médecin, je suis allée consulter une spécialiste. J’étais très inquiète qu’il s’agisse d’une bosse cancéreuse. Au cours de ces consultations, la médecin m’a indiqué qu’il était impossible de faire une biopsie puisque j’étais trop maigre. Elle a aussi commenté l’apparence de mes mamelons, ce qui n’avait aucun rapport avec l’objet de la consultation. Elle m’a mentionné qu’il était impossible de savoir si la bosse était cancéreuse sans opération, et que l’opération pour retirer la bosse était une affaire de rien qui ne nécessitait aucune convalescence. J’ai donc décidé d’aller de l’avant avec l’opération afin de ne plus avoir à m’inquiéter. Peu de temps après, j’ai commencé à perdre de la sensibilité dans près de la moitié de mon sein à partir de ma cicatrice et de mon mamelon et je ressentais des élancements de manière fréquente. Cette éventualité ne m’avait jamais été mentionnée. J’ai retrouvé mes sensations presque complètes après plusieurs années. J’ai aussi trouvé que la cicatrice était beaucoup plus longue que ce qui m’avait été dit et qu’elle est demeurée très apparente. Lors de l’examen de suivi après l’opération, la médecin m’a mentionné qu’elle avait toujours su que la bosse n’était pas cancéreuse et que je n’aurais pas eu besoin de la faire enlever, ce qui m’a surprise. Ma décision aurait peut-être été différente si j’avais eu toutes les informations sur les effets secondaires et le caractère très probablement bénin de la bosse, qui était finalement juste un kyste. Finalement, à l’âge de 25 ans (2017), mon médecin de famille est décédé subitement. J’ai donc dû m’en trouver un autre. À ce stade, j’avais décidé d’arrêter de prendre la pilule simplement pour reprendre le contrôle de mon corps et de ma fertilité, sans avoir l’intention d’avoir des enfants immédiatement. J’ai effectué énormément de recherches sur des méthodes de contraception alternatives et j’ai commencé à pratiquer la méthode Fertility Awareness Methods (FAM). J’étais très contente de mieux comprendre mon corps et je me sentais en possession de mes moyens et en confiance avec mes connaissances. Toutefois, près de 5 mois après avoir arrêté de prendre la pilule, je n’ovulais toujours pas, selon les signes que je remarquais. J’étais donc curieuse et un peu inquiète de savoir si j’avais un débalancement hormonal. Lors de ma première rencontre avec mon nouveau médecin de famille, celui-ci était très sceptique des symptômes que je lui mentionnais et de la méthode de contraception que j’avais choisie. Il m’a demandé ce que je ferais si je tombais enceinte. Il m’a demandé si ce ne serait pas mieux pour moi de reprendre la pilule. Il m’a aussi mentionné qu’il était impossible pour moi de savoir si j’ovulais ou pas et il était très sceptique des informations que j’avais notées sur mon cycle au cours des derniers mois. Il ne m’a pas examiné puisque j’avais eu un examen gynécologique au cours de la dernière année et il m’a dit qu’à moins que je ne le souhaite, il n’allait pas examiner mes seins même si je venais de subir une opération. J’étais donc quelque peu découragée. À ce jour, je n’ai toujours pas trouvé de médecin qui est ouvert à des méthodes plus naturelles. J’utilise cette méthode depuis plus de deux ans avec succès puisque je ne suis pas tombée enceinte. Je suis très assidue et je prends ma fertilité très au sérieux. Je comprends très bien mon corps et j’en suis fière, mais je suis toujours anxieuse avant des visites chez ce médecin, car j’ai peur qu’il me perçoive comme une irresponsable. Parmi toutes ces expériences, qui ne sont certainement pas aussi traumatiques que celles vécues par d’autres femmes, je suis consciente que je suis une femme très privilégiée, qui a eu la chance de faire des études universitaires. Je viens d’un milieu familial qui me supporte et qui est relativement favorisé, et j’ai confiance en mes choix. Je n’ose même pas imaginer ce que d’autres femmes vivent au quotidien.

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