top of page

Le sentiment de perte de pouvoir sur son propre corps est déconcertant et traumatisant

Je viens de Montréal, j’ai déménagé à Québec pour aller commencer mon baccalauréat en science infirmière en 2014, j’étais déjà infirmière à l’époque. À la fin de ma première année universitaire, j’arrivais à échéance pour ma prescription de la pilule. Étant donné que j’étais loin de ma médecin de famille, j’ai décidé d’aller consulter à la clinique universitaire sur le campus. Je suis très informée sur les types de contraception et comme je suis infirmière je peux même en prescrire. Je suis donc arrivée à mon rendez-vous avec le médecin, décider d’obtenir une prescription pour un stérilet ou sinon une rencontre avec une infirmière sur place pour voir avec elle différentes options.

À mon arrivée dans la salle d’examen, j’ai expliqué ma demande au médecin, j’ai même expliqué les raisons pourquoi je voulais changer de mode de contraception qui étaient plus que valident: Je travaillais à l’hôpital Jour/Soir/Nuit ce qui venait modifier mon cycle et me rendait très à risque d’oublier de prendre la pilule ou modifier l’heure de la prise. Simple.

Sa réponse fut catégorique: « t’as juste à prendre la pilule comme tout le monde et pas l’oublier, je ne te fais pas de prescription pour le stérilet. » Et il me remit la même prescription. Je fus sidérée par l’audace et le manque d’éthique professionnelle.

Moi qui travaille dans le domaine de la santé, qui suis née au Québec, qui a une éducation universitaire… je ne pouvais pas lui répondre, rien.

Aujourd’hui, après quelques années de réflexion, je pense à la jeune fille que j’étais et toutes celles qui ont vécu bien pires que moi. Le sentiment de perte de pouvoir sur son propre corps est déconcertant et traumatisant.

J’espère que les pratiques vont changer et que le pouvoir retournera dans les mains des patients, d’ici là je travaille quotidiennement à l’empowerment des personnes et leur famille.

Comments


bottom of page