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Photo du rédacteurRegroupement Naissances Respectées

Je n’ai jamais eu l’opportunité de consentir ou non aux interventions

En 2012, alors primipare, je me rends accompagnée de mon conjoint pour donner la vie, au CH de mon secteur. C’était mon premier bébé, j’étais néanmoins confiante en mon corps et en nous. Rendue au CH, on m’envoie en salle de triage en obstétrique. On m’installe alors sur le dos, à plat pour du monitoring.

Or, sur le dos, mes contractions sont très douloureuses alors qu’assise le dos droit, elles se prenaient très bien. Jamais on ne m’offre de faire le monitoring assise, on me demande de respirer et de me décrisper. On me transfert en chambre de travail puisque je suis finalement à 7, à la surprise de la gynécologue de garde, puisque je suis assise en tailleur et jase calmement à mon conjoint.

On revient me voir un peu après, je demande à avoir accès aux barres ainsi qu’au banc de travail, on me répond en riant que j’ai le temps (je ne les obtiendrai jamais finalement) et on me rebranche sur le dos au monitoring. 2 heures après mon admission, alors que l’infirmière revient pour le monitoring, je lui verbalise qu’il est physiologiquement impossible que ce soit mes intestins. Elle me dit qu’elle va vérifier si c’est la tête après avoir fixé le moniteur, confirme que c’est la tête et sort. J’avise mon conjoint que si personne ne vient, je l’accouche toute seule. Il va chercher l’équipe. La gynécologue rompt sans mon consentement mes membranes pour ne pas se faire « éclaboussée » par le liquide amniotique lors de la poussée. L’infirmière, sur un ton empreint de condescendance, nomme à la gynécologue que je ne sais ni respirer ni pousser puisque c’est mon premier. Tout ça parce que je poussais dans l’expire comme apprit en yoga prénatal et dans la méthode Bonapace. Une fois bébé née, on me fait sans m’en avoir avisé, un massage utérin plus douloureux que l’accouchement, on m’injecte du pico, me donne un comprimé sublingual pendant qu’une autre me met un comprimé anal. On me dit que mon utérus était paresseux parce que j’ai accouché vite. J’ai appris en 2018 que l’injection est de routine pour celles accouchant sans péri. À la maternité, on se fait réveiller aux 2h pour l’allaitement, on nous dit que bébé ne reprend pas sa température. Mais on lui met des débarbouillettes froides pour la stimuler à boire. On m’extrait du colostrum et pas toujours en douceur. L’infirmière de nuit, la nuit précédant notre départ, me dit ceci: « En 25 ans de carrière, je n’ai jamais vu ça un bébé que je ne parviens pas à mettre au sein, j’espère que vous avez un plan B, parce que demain, vous avez votre congé, mais pas votre bébé. » J’ai finalement eu congé avec mon bébé. Je me suis sentie infantilisée par certains membres du personnel soignant, jamais je n’ai pu accoucher autrement qu’en position obstétricale, je n’ai jamais eu l’opportunité de consentir ou non aux interventions.

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