Voici la lettre que je viens d’envoyer au Collège des médecins du
Québec, qui décrit mon expérience :
Bonjour,
Je vous écris après avoir lu l’article d’aujourd’hui dans LaPresse+ sur la
victime du Dr C, obstétricien-gynécologue. Je me sentais l’obligation de la
faire, même après plus de 12 ans de silence, parce que j’ai vécu une expérience
semblable à celle que décrit sa victime dans l’article d’aujourd’hui.
Ma fille a eu 12 ans en avril dernier. Donc, à l’été 2006, j’étais suivie par
un omnipraticien rattaché au 06.11 quand je suis tombée enceinte. Il m’a donné
une liste de noms de médecins associés au 06.11 qui pourrait éventuellement me
suivre durant ma grossesse. Sur cette liste figurait notamment le nom du Dr C. J’ai
communiqué avec 2 ou 3 bureaux pour me faire dire que les médecins ne prenaient
pas de nouvelles patientes, avant de téléphoner au bureau du Dr C, qui a pu me
donner rapidement un rendez-vous pour commencer mon suivi.
À mon premier rendez-vous, le Dr C a fait un examen interne et a émis le même
genre de commentaires que ceux rapportés par la victime citée dans l’article de
LaPresse+. Je me souviens notamment qu’il m’ait dit d’entrer de jeu un
commentaire sur le fait que, comme j’étais enceinte, ça devait vouloir dire que
mon mari et moi avions « du bon sexe » ou quelque chose du genre.
Ensuite, il a fait un examen interne et pendant cet examen, a fait un autre
commentaire dont je vous passerai les détails, mais qui concernait le plaisir
que devait avoir mon mari étant donné la physiologie de mon vagin. J’avais
trouvé alors ces commentaires déplacés, et me suis sentie mal à l’aise, mais je
me suis dit que j’étais chanceuse d’avoir un médecin qui me suivait, alors je
n’en ai pas fait trop de cas.
Le Dr C n’était pas disponible pour mon prochain suivi, car il devait subir une
opération à cœur ouvert. Il m’a donc recommandée à un collègue dans un bureau
attenant, pour ce rendez-vous. J’ai oublié le nom, mais il s’agissait d’un
monsieur, très gentil, et je me suis dit qu’il était vraiment plus
professionnel que le Dr C. Je lui ai demandé si je pouvais rester avec lui pour
le reste de ma grossesse, mais il m’a fait comprendre qu’il n’était pas à
l’aise avec ça puisque j’étais une patiente du Dr C et qu’il lui rendait
simplement un service.
Durant mon suivi suivant avec le Dr C, je l’ai rencontré dans son bureau, où il
m’a expliqué, notamment, que son cardiologue était tellement content de son
travail pendant son opération qu’il en avait eu une érection (le Dr C
s’exprimait en anglais, alors je traduis, mais ce sont là essentiellement ces
mots). Là, je me suis vraiment dit que ça n’irait pas, que je ne resterais pas
avec lui. Je ne me souviens pas qu’il ait fait un examen interne à ce suivi-là.
Après ce rendez-vous, j’ai appelé d’autres médecins dont les noms figuraient
sur la liste que m’avait remise mon omnipraticien. Finalement, j’ai pu avoir un
rendez-vous avec la Dre Z, qui m’a suivie pour le reste de ma grossesse.
À l’époque, j’ai parlé de ces expériences avec mon conjoint. Elles ne m’ont pas
vraiment traumatisée, seulement mises mal à l’aise, alors je n’ai pas porté
plainte, mais j’ai changé de médecin. Toutefois, en lisant l’article de
LaPresse+ aujourd’hui et, notamment, le fait que le Dr C porte son jugement en
appel, et que le CMQ rapporte recevoir peu de signalements de cas de ce genre
et semble vouloir expliquer ce genre de signalements par un problème de
communication, je me suis dit que je devais vous faire part de mon expérience,
car non, ce n’est pas un cas isolé, et l’idée que ce médecin pourrait voir le
jugement contre lui invalidé me dérange au plus haut point, car je sais que ce
que la victime de LaPresse+ décrit est tout à fait crédible parce que j’ai vécu
la même expérience.
Merci de votre attention et de confirmer la réception. Selon la suite qui sera
donnée à la présente lettre, je déciderai si je communique avec LaPresse+ ou
non.
Bonne journée.
top of page
bottom of page
Comments