Je suis à 29 semaines et quelques jours de grossesse. J’ai une grossesse difficile avec des douleurs banalisées par ma gynécologue, qui m’a finalement cru et m’a mise en arrêt de travail une semaine avant mon accouchement prématuré. Donc je perds les eaux, je me rends à l’hôpital d’urgence où on me fait attendre parce qu’on n’a pas écouté que j’étais en travail de façon prématurée. 2 jours à tout faire pour ne pas que bébé vienne au monde trop vite. Ma fille était déjà engagée, ok ils ne le savaient pas, mais à cause de cela, on n’arrivait pas à bien enregistrer les contractions avec la machine. On minimise mes douleurs, mes craintes. On me retourne sans soutien dans la section où les mamans ont déjà leur bébé. On me dit ne pas appeler si les douleurs sont les mêmes parce que ce n’est pas du vrai travail. À bout, complètement vidée à vivre ça depuis près de 48 heures, je sonne et demande à être réévaluée. La résidente qui m’accueille me dit que mes douleurs sont dans ma tête, que c’est probablement parce que je suis une personne anxieuse (elle savait la médication que je prenais). Elle est bête, limite infantilisante en invalidant toujours mon ressenti. Quelques heures plus tard, le gynécologue de garde me dit que je suis bien en travail, que ma fille va naître avant 30 semaines. Je suis en douleur, je suis sous le choc. Les spécialistes viennent m’expliquer comment ça va se passer alors que je ne suis pas en état de comprendre ce qui se passe. Puisqu’on ne me croyait pas, on n’a pas cru bon de venir me voir avant que mon cerveau soit saturé. Je demande l’épidurale qu’on me refuse sans m’expliquer. On me fait une injection de morphine, ce que j’apprendrai plus tard puisqu’on ne m’a rien expliqué. J’accouche avec tout le personnel de l’étage parce que la naissance d’un grand prématuré c’est formateur. Je suis tellement gelée et tellement sous le choc des 48 heures que je venais de vivre que je n’ai même pas touché ma fille, ni lui ai parlé ni embrassé. Chose que je regretterai toute ma vie. Ils sont partis avec elle et mon conjoint a suivi. La résidente qui m’a invalidé pendant tout le processus a accueilli ma fille hors de mon corps. Je faisais une hémorragie, autre chose qu’on ne m’a pas dit. La gynécologue a entré sa main, une partie de son bras dans mon vagin pour me racler utérus afin d’en sortir les débris, sans m’avertir ni m’expliquer. J’ai eu tellement mal. Puis, tout le monde est parti. Personne ne m’a demandé comment j’allais, si j’avais besoin de parler de mon vécu, du choc de ce que je venais de vivre et personne ne m’a dit comment ma fille allait, si petite de ses 3 livres. Je me rappellerai toujours cette douleur physique et mentale qui a été niée pendant 48 heures. De ces gestes qu’on a posés envers moi sans m’expliquer, sans m’avertir. De la façon dont j’ai été diminuée ainsi que mon ressenti parce que je souffre de problèmes anxieux. 2 ans et demi plus tard et je revois encore la scène clairement et le mépris de cette résidente envers moi.
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