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Ils m’ont tout volé ce jour-là: ma dignité, ma joie, mon bonheur, mon accouchement

25 mai 2018

Je rentre à la maternité proche de ma ville d’habitation. J’étais suivie là-bas.

J’ai perdu les eaux à 2h du matin et je suis arrivée à la maternité à 3h15. J’ai des contractions douloureuses. J’ai été bien accueillie et je suis à 3 cm. Tout se déroule à peu près bien jusqu’à 4h30 (pose de la péridurale). L’anesthésiste s’y reprend à 5 fois. Je me tords de douleur, je hurle. Je sens qu’il gratte mes vertèbres avec l’aiguille. Il s’impatiente. Je ressens des décharges dans les jambes. Il finit par me dire qu’il pense que c’est bon…

Plusieurs heures s’écoulent, j’arrive à dormir un peu mais je ressens toujours des douleurs…

Je sonne car je me mets à vomir. La sage-femme arrive, c’est la relève. Elle ne se présente pas et me dit: « Qu’est-ce qui a? » Mon conjoint lui explique, elle lui donne un haricot, et repart en fermant la porte. Je souffre de plus en plus, je sonne à nouveau, elle revient et je lui dis que j’ai mal. Elle me dit que ce n’est pas possible. Elle m’oblige à rester sur le côté gauche pendant plus de 6h. Ma douleur n’est pas soulagée. Elle m’examine chaque heure sans me demander. Elle entre, laisse la porte ouverte, et met ses doigts puis elle dit: « on attend ». Puis, quelques heures après elle revient et me dit: « bon, on s’installe, on ne va pas rester là jusqu’à demain… » Elle ne m’installe pas vraiment, elle m’écarte les jambes sur les étriers. Je suis mal installée, j’ai mal, je suis fatiguée et j’ai une interdiction de boire.

Elle me demande de pousser. Je pousse 3 fois puis elle se met à dire à sa collègue: « non, ça n’avance pas » …

Sa collègue monte sur le trépied à côté de moi et se met à m’appuyer violemment sur le ventre… La torture dure 20 minutes. Durant tout ce temps, je hurle de douleur, je pleure et je les supplie d’arrêter. Il a fallu que mon conjoint intervienne pour qu’elle arrête et parte appeler le gynéco de garde.

Il arrive nonchalamment dans la salle, me salue. Il laisse la sage-femme prendre les devants, il place la ventouse, me dit de ne pas le salir (oui il ne s’est pas protégé, a mis un seul gant, il a sa vapote dans l’autre…) La sage-femme pratique la ventouse. Sans me demander, elle me fait une épisiotomie… Je pousse deux fois, mon bébé est enfin là… Je suis soulagée. Je vois mon fils, quel bonheur! Mais surtout finie la torture…

On m’a volé mon accouchement, on m’a volé ce beau moment… pourtant bébé va bien, maman va bien… Pourquoi prendre des décisions sans prendre en compte le désir de la femme? Ils m’ont tout volé ce jour-là: ma dignité, ma joie, mon bonheur, mon accouchement.

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