À mon premier accouchement, j’ai dû subir une césarienne, car ma fille avait le bras sorti du col, littéralement dans mon vagin, à tel point qu’on pouvait sentir sa petite main. Je suis passée de la fille qui avait espoir d’accoucher naturellement, ouverte à 7… à vite, on doit opérée et faire une péridurale. Donc, j’étais loin de penser que j’allais terminer mon accouchement de cette façon. Néanmoins, j’ai dû accepter la réalité et j’étais en accord avec cette décision. Par contre, je n’y connaissais rien et surtout je ne comprenais rien de ce qui se passait quand tout le monde s’est mis en mode urgence, on opère! Alors, évidemment les émotions ont monté en moi et je me suis mise à pleurer de peur, peur de l’inconnu. Le gynécologue a regardé l’infirmière et lui a dit aussi froidement: « Pourquoi qu’elle pleure elle!? ». L’infirmière habituée par son attitude aussi désagréable, j’imagine, lui répond d’un ton calme: « elle a peur c’est tout »! Maintenant, rendu dans la salle d’opération, je faisais de grosses chutes de tension, je me vomissais dessus, couchée à plat rien pour retenir ma tête. Déjà pas très agréable comme situation. J’avais reçu toutes les doses possibles pour m’anesthésier avec la péridurale, j’ai même eu le droit à une menace de l’anesthésiste qui me dit: « Si tu ne gèles pas là, on n’aura pas le choix de t’endormir, tu vas voir c’est pas mal moins le fun! ». Comme si j’avais le contrôle sur mon corps, comme si j’avais un pouvoir quelconque sur cette situation. Bref, on utilisait une petite roulette piquante sur mon corps pour voir jusqu’où la péridurale faisait son effet, je la sentais toujours, et il me reposait la même question sans cesse : « Là, la sens-tu la roulette!? » Moi de répondre: oui, car effectivement je la sentais encore. Jusqu’au moment où la fameuse question revient encore: « Là, sens-tu la roulette ? », moi oui je la sens encore! Et leur réponse fut: « Ben je ne pense pas que tu la sens parce que de toute façon c’est trop tard t’es déjà ouverte! ». Le sentiment de dégoût a remonté en moi. Je me sentais trahie, comme si on me traitait de menteuse en plus. C’est là que j’ai ressenti ce sentiment de viol, on m’a ouvert le corps sans même m’avertir, même pas un petit: « Go t’es prête, allez on y va! » non rien du tout, néant total, aucun accompagnement. Ok je comprends que pour le corps médical, ceci est leur quotidien et que ce gynéco est probablement à sa 100 000 césariennes, mais de grâce n’oubliez pas que nous nous sommes à notre premier accouchement! Quelques minutes plus tard, mon bébé était là, ronde, en pleine santé, on me disait: « Ben voyons prend ton bébé, allez elle veut te voir! » Moi: « c’est parce que je me vomis dessus, ma pression chute et mon corps a fini par tellement geler et je ne ressens plus mes bras, comment pourrais-je prendre mon bébé dans cet état ? ». Merci encore de me faire sentir comme si je n’étais pas à la hauteur après 2 minutes de vie de mon premier enfant! Ensuite, on me transfère dans la fameuse salle de réveil, et là mon corps, oui oui lui que ne voulait pas geler tantôt, et bien là il ne veut PLUS dégeler! Je suis gelée de la tête aux pieds. Et j’entends les infirmières rigoler que je suis en train de battre leur record de la personne qui a mis le plus de temps à « dégeler ». J’étais tellement paniquée, en peur et surtout sans réponse à mes questions qu’au moment où j’ai recommencé à sentir mes bras je me suis mise à pincer mes cuisses tellement fort pour essayer de les sentir que j’en avais des bleus partout le lendemain. Je croyais être paralysée comme ça pour toujours, couchée dans un lit à ne plus sentir mes jambes. 4 heures, oui 4 heures couchée comme ça avant qu’on vienne me voir, qu’on vienne me chercher pour voir mon enfant. D’ailleurs ma fille avait été laissée à mon conjoint, qui n’avait aucune nouvelle de moi, bref il ne savait même pas où j’étais pendant ces 4 heures interminables, pas d’infirmières, pas de réponses, pas d’aide, rien tout le monde va bien maintenant arrangez-vous! Bref, c’est seulement avec un pied de recul que j’ai compris que j’avais vécu une situation hors du commun. Et 5 ans plus tard, je n’ai toujours pas « digéré » le fameux : « Trop tard t’es ouverte! »
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