Dû à mon diabète insulinodépendant, je devais me faire provoquer et ça, je le savais dès le premier jour. Cependant, on m’a provoqué plus tôt que prévu (36.5 semaines) en disant que mon placenta ne faisait plus son travail, car mes doses l’insuline ne faisait que baisser et ils n’ont jamais pris en considération mon alimentation et ma perte de poids pendant la grossesse (40lbs). Dès le premier jour j’ai dit que je ne voulais pas avoir de Cervidil. Arrivé au jour de ma provocation j’étais ouverte à 2.5 cm et effacé à 50%, ce qui ne nécessitait pas de Cervidil, mais ils ont insisté que je devais absolument le prendre pour préparer mon col. J’ai dit à plusieurs reprises avant qu’on me l’installe que j’avais conclu avec ma gynécologue que je n’aurais pas de Cervidil si mon col était prêt. Ils m’ont tout de même installé le Cervidil au lieu de débuter le Pitocin à 8h30 am. Le jeudi 22 février tout ce que le Cervidil a fait est me causer des contractions douloureuses et non efficaces en plus de me faire enfler les parties génitales. Le lendemain matin on m’a installé le pitocin (le Cervidil était tombé de lui-même la veille à minuit). Celui-ci a fonctionné assez rapidement à me donner des contractions stables et efficaces. À 10h am, ma gynécologue est passée et m’a demandé si je voulais qu’elle crève mes eaux, chose que j’avais établi que je ne voulais pas, mais lorsqu’elle m’a dit « ben soit on arrête ça là et tu reviens plus tard parce que tu es juste ouverte à 3 ou je te crève les eaux et tu as ton bébé aujourd’hui », j’ai accepté. Erreur, mes contractions étaient beaucoup plus douloureuses et le travail était loin d’être terminé. J’ai continué à me mobiliser, faire du galon, des squats, de la marche, etc pendant qu’ils augmentaient le pitocin aux 30 minutes et tout ça sans épidural, car ils ont au moins respecté mon choix de ne pas l’avoir. Des heures et des heures passent et le travail est long, très long. Le pitocin dans le tapis depuis trop longtemps (62ui) je fais une crise de panique, car c’est interminable. À ce moment, on m’offre de prendre l’épidural qu’à ce moment-là je refuse, il est 2h am le 24 février, ça fait 42h que je suis en travail. Après une longue discussion avec mon conjoint, je décide qu’il est temps de prendre l’épidural à 3h am le 24 février après 43h de travail et ouverte à 7cm. Par 10h am le 24 février, je suis finalement complète et la poussée a commencé. J’ai mal, je dis que l’épidural ne fonctionne pas depuis un temps, je fais de la fièvre, mon bébé est en tachycardie depuis 3h de temps donc je demande de me lancer autrement que sur le dos, car j’ai une dysplasie de la hanche et un bassin croche donc j’essaye de faire de la gravité mon ami à ce point-ci, mais non, c’est refusé, car j’ai eu l’épidural (QUI NE FONCTIONNE PAS) et l’infirmière me positionne les jambes encore plus haut dans les étriers ce qui ferme mes épines encore plus. Je pleure, dit à mon conjoint que je ne peux pas pousser comme ça, mais personne ne m’écoute, on me dit toute « tu as eu l’épidural donc tu dois rester sur le dos »… 2h… 2h de poussés… on voit la tête de bébé, mais il ne sort pas. Le gynécologue de garde arrive avec la ventouse et dit qu’il va me donner un coup de main. Il vérifie pour insérer la ventouse, respect, remet sa main AU COMPLET dans mon vagin sans me le dire, bouge dans tous les sens et dit « sonne la cloche, code rouge, bébé né fait que du modelage donc césarienne d’urgence « . Je suis sous le choc, je ne comprends pas. On me dit depuis plus d’une heure que le bébé est juste là, qu’il va sortir à n’importe quel moment puis là on va me le sortir du corps d’une façon dont je n’ai aucun contrôle. Je ne fais que pleurer. Tout va vite. J’entends « bébé est en détresse depuis plus de 5h et maman a une infection utérine et elle a une fièvre élevée ». En salle d’opération, on sent la tension, mais on ne me dit rien. Je sens le gynécologue bouger brusquement dans tous les sens pour déloger bébé, j’entends « midi quarante-cinq », mais aucun pleur, bébé est inerte et ils ne me disent rien, rien à moi, rien à papa, RIEN. Je vois mon bébé passer entre toute l’équipe, il est bleu et tout mou. Après quelques minutes j’entends le plus petit pleur que j’ai entendu de ma vie. Ils demandent à papa de venir couper le cordon, me le montrent très rapidement, tellement rapidement que je n’ai vu qu’un oeil et ils partent avec papa et bébé. J’ai été 4h en salle de réveil sans nouvelles. Je ne sais pas du tout ce qu’il se passe avec bébé sauf au moment où ils me montent dans ma chambre et me disent que bébé ne sera pas dans ma chambre, mais plutôt en néonatalité. J’ai eu la chance de le voir 5 minutes au moment où je suis montée à l’étage et c’est tout. Je n’ai pas reçu mon bébé avant qu’il ait 28h de vie. Tout ce que je pouvais faire était de pomper mon lait à tous les 2h en espérant pouvoir en avoir assez pour bébé, mais je n’avais rien, rien du tout. À chaque fois que bébé devait boire, l’infirmière en néonatalité venait me voir pour savoir si je voulais aller nourrir bébé ou s’ils lui donnaient de la formule, mais je n’avais rien à donner et j’étais clouée au lit, je n’avais pas eu mon premier levé après l’opération et j’avais encore la sonde urinaire, mais à chaque fois, il avait un soupir ou un regard comme si je ne voulais pas prendre soin de mon bébé. Finalement le lendemain, une fois la sonde enlevée et tout le tralala qui suit une chirurgie étaient terminés, j’ai pu aller voir mon fils. J’ai essayé de l’allaiter, j’avais acheté une brassière pour ça et l’infirmière en néonatalité m’a dit « tu n’as rien de mieux que ça à porter? C’est pour ça qu’il ne prend pas bien le sein ». Hey, comment faire sentir une nouvelle mère comme une vraie merde. J’essaye de faire de mon mieux, mais bébé me repousse et je ne me sens pas bien, je dis à mon mari que je crois refaire de la fièvre et je retourne à ma chambre. Quand l’infirmière arrive, je lui dis que je ne me sens pas bien et que je crois faire de la fièvre. Elle prend ma température buccale qui indique 37.5 et elle me dit que je ne fais pas de fièvre et que je suis juste fatiguée et de me reposer. Je lui mentionne que je ne fais que grelotter et que je suis certaine que je fais de la fièvre, mais elle me redit que tout est correct et elle m’apporte des couvertures chaudes. Environ 1h plus tard je lui dis que ça ne va vraiment pas, que j’ai mal à la tête et que je suis certaine que je fais de la fièvre. Elle reprend ma température buccale et me dit que non, je fais que 37.5. À ce moment je lui dis que je veux qu’elle la prenne en rectal et elle hésite en me disant que ce n’est pas nécessaire. Après quelque temps, elle m’a écouté et a pris ma température rectale…. 40.5 de fièvre. Je vois sur son visage qu’elle est surprise et me dit « une chance que j’ai vérifié en rectal ». Les jours qui suivent ne sont pas faciles pour plusieurs raisons:
Ils ne trouvent pas un antibiotique qui fait baisser ma fièvre avant le jour 4 suite à la culture qui revient positive pour une infection E. coli septique.
J’ai beau leur dire que j’ai besoin de ma médication et de Colace, mais je ne reçois aucun des deux ce qui a causé un manque de fer (ferritine à 69) et un fécalome donc j’ai dû avoir un lavement baryté.
Les infirmières de la néonatalité qui me passaient des messages comme « ce n’est pas parce que tu as de la visite que tu ne dois pas venir nourrir ton bébé », mais pourtant je n’avais pas de visite, mais je n’avais aucune énergie ayant moi-même une infection septique.
Tout ça m’a causé un syndrome post-traumatique et une dépression postpartum majeure. Je ne suis pas de retour au travail malgré que mon fils ait maintenant 2 ans, car malgré la médication, je suis loin d’être correcte. Je ne peux pas penser à mon accouchement sans être en pleure et je m’en veux de ne pas avoir pu être là mentalement pour mon bébé pour quasiment la 1ère année complète de sa vie.
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